mardi 29 mai 2007

L´embryon

De la fécondation à la mort, la vie d’un être humain est une évolution continue passant par différents stades : stade embryonnaire, fœtus, nouveau-né, enfant, etc. Le passage d’un stade à l’autre se fait sans aucune discontinuité pour la personne.
L’embryon est donc un être humain qui se développe du moment de la fécondation au stade suivant que l’on appelle fœtal. Il n’existe pas de stade pré-embryonnaire car à l’étape qui précède, l’être humain n’existe pas, seules existent deux gamètes (ovule, spermatozoïdes). La fusion de ces gamètes au moment de la fécondation marque le début du développement d’un nouvel être humain. Dès la rencontre de ces deux gamètes, tout le patrimoine génétique est présent dans l'œuf ainsi obtenu.
Les cellules embryonnaires, celles qui composent le jeune embryon, sont appelées "souches" car elles ont la possibilité de fabriquer toutes les autres cellules du corps humain pour produire muscle, peau, ongle, etc. La préparation des cellules souches embryonnaires (ES, Embryo Stem cells) implique la production d’embryon humain et/ou l’utilisation des embryons surnuméraires issus de la fécondation in vitro, puis le prélèvement de cellules du bouton embryonnaire au stade blastocyste, nécessitant la destruction de l’embryon. Ces cellules souches embryonnaires sont ensuite mises en culture pour la production d’un très grand nombre de cellules identiques.

Le statut de l´embryon

Il y a des millions d´embryons congelés répandus par tout le monde en attendant être utilisées par un couple avec des problèmes d´infertilité. Pour ces couples désireux d´avoir un enfant l´unique solution est la fécondation in vitro. Pourtant, tous les embryons ne sont pas nécessaires et ceux qui sont de trop ou sont détruits ou sont gardés par des temps indeterminés. Durant tout ce procès les embryons sont traités comme un produit biologiqueet, seulement au moment de la destruction, il devient claire qu´il s´agit d´une vie humaine, ou presque. C´est une question qu´on discute : ces 8 cellules microscopiques doivent être ou non considérées un être humain, avec tous les droits inhérents à cette condition.
Le but de soulever ce type de questions c´est faire penser aux valeurs que nous voulons voir implantées dans notre société présente et future en ce qui concernele développement de la science dans notre vie ou notre propre création,quels limites nous devons établir et qu´en-ce que nous pouvons ou non manipuler.

mardi 8 mai 2007

Legislation sur la recherche sur l´embryon dans le reste du monde

Les recherches sur les cellules embryonnaires et les embryons humains sont-elles autorisées dans l´Europe ?

Il n'existe pas de législation au niveau de l'Union européenne sur les recherches sur les cellules embryonnaires humaines. Les législations diffèrent selon les Etats membres. Schématiquement, la situation était la suivante en février 2006 :
Autriche, Lituanie, Pologne - interdiction de la recherche sur les cellules embryonnaires humaines.
Allemagne, Italie - interdiction de produire des cellules embryonnaires humaines ; autorisation sous certaines conditions des recherches sur des cellules embryonnaires provenant d'autres pays.
Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Pays-Bas, Slovénie - autorisation sous certaines conditions des recherches sur des cellules embryonnaires produites à partir des embryons surnuméraires résultant d'une fécondation in vitro ; interdiction de créer des embryons humains spécifiquement destinés à la production de cellules embryonnaires.
Belgique, Royaume-Uni, Suède - autorisation de produire des cellules embryonnaires à partir des embryons surnuméraires résultant d'une fécondation in vitro ; autorisation de créer des embryons humains spécifiquement destinés à la production de cellules
embryonnaires notamment par clonage par transfert de noyau (le clonage thérapeutique).
Chypre, Estonie, Irlande, Lettonie, Luxembourg, Malte, Portugal, République tchèque, Slovaquie - débats en cours.

Les recherches sur les cellules embryonnaires et les embryons humains sont-elles autorisées hors d'Europe ?

La recherche sur les cellules embryonnaires humaines est autorisée, selon des modalités variables, dans la plupart des pays scientifiquement développés. Schématiquement, la situation dans le monde était la suivante en mai 2006.Aux Etats-Unis, les financements fédéraux ne peuvent être attribués qu'aux recherches portant sur une vingtaine de lignées de cellules embryonnaires humaines dont la liste a été établie le 9 août 2001. En dehors de cette restriction, il n'existe pas de loi fédérale sur les recherches sur les embryons et les cellules embryonnaires humains. L'encadrement législatif varie d'un Etat à l'autre. En Californie, la loi autorise la création d'embryons humains spécifiquement destinés à produire des cellules embryonnaires et le clonage par transfert de noyau (le clonage thérapeutique). En 2004, l'Etat de Californie a programmé un financement de 300 millions de dollars par an pendant 10 ans pour les recherches sur les cellules embryonnaires humaines, ce qui est sans commune mesure avec le financement fédéral correspondant pour l'ensemble des Etats-Unis (25 millions de dollars en 2003).
Les autres pays pouvaient être classés en deux grandes catégories :
Australie, Brésil, Canada, Russie, Taiwan : la loi n'autorise que la recherche sur des cellules embryonnaires issues des embryons surnuméraires résultant d'une fécondation in vitro.
Afrique du Sud, Chine, Corée du Sud, Inde, Iran, Israël, Japon, Singapour : la loi autorise non seulement la recherche sur des cellules embryonnaires issues des embryons surnuméraires résultant d'une fécondation in vitro, mais aussi la création d'embryons humains spécifiquement destinés à produire des cellules embryonnaires et le clonage par transfert de noyau, appelé aussi clonage thérapeutique

Clonage thérapeutique et clonage reproductif

Clonage thérapeutique et clonage reproductif reposent sur la même technique : le clonage par transfert de noyau. La différence porte uniquement sur l'usage qui est fait de l'embryon ainsi créé. Dans le cas du clonage thérapeutique, le fait de prélever des cellules souches détruit l'embryon. Dans le cas du clonage reproductif, l'embryon est transféré dans l'utérus d'une mère exactement comme pour une fécondation in vitro.La dissociation des recherches sur le clonage thérapeutique et le clonage reproductif n'est pas du domaine de la science (absence de distinction au plan technique). L'interdiction du clonage reproductif est du registre de la morale ou de la loi. En mai 2006, le clonage reproductif était interdit dans tous les pays dotés d'une législation sur la recherche sur l'embryon humain.

Legislation sur la recherche sur l´embryon

I - L'interdiction de la recherche sur l'embryon dans la loi du 29 juillet 2004

La loi du 29 juillet 1994 interdit la recherche sur l'embryon
L'esprit de la loi du 29 juillet 1994 est révélé par son article 2 "Le respect de tout être humain dès le commencement de sa vie". De ce fait, la recherche sur l'embryon humain est interdite et a fortiori la conception d'embryons humains aux fins de recherche. Seule est possible l'étude sur l'embryon si trois conditions sont remplies : l'embryon ne doit pas subir d'atteintes, la finalité doit être médicale et l'accord des géniteurs est nécessaire. 2. Le décret d'application du 27 mai 1997 prévoit les conditions légales encadrant l'étude sur l'embryon. Celle-ci doit comporter un avantage direct pour l'embryon en vue de l'augmentation de la réussite de l'implantation ou constituer une amélioration des techniques de l'AMP. Deux restrictions sont prévues : les études ne doivent ni modifier le patrimoine génétique de l'embryon ni porter atteinte à son développement. Le diagnostic pré-implantatoire qui nécessite un prélèvement de cellules constitue une exception.Les études nécessitent au préalable une autorisation du ministre de la santé.

Les perspectives scientifiques

Une équipe américaine dans le Wisconsin (Science novembre 1998) a pu isoler et cultiver des cellules embryonnaires humaines. Il s'agit de cellules souches ou cellules ES (Embryonic Stem cells). L'étude de ces cellules permettrait d'améliorer la réussite des fécondations in vitro, de mieux connaître le mécanisme des cancers et, par différenciation cellulaire, de créer des tissus, organes, cellules qui pourraient être utilisés comme greffes pour traiter de nombreuses maladies. Pour certains auteurs (B.Mathieu), il s'agit du sacrifice de l'embryon dans l'intérêt de la collectivité, que de nouvelles perspectives scientifiques rendraient d'ailleurs inutiles selon le rapport du Conseil d'Etat. En effet, début 1999, la revue Science a révélé que "des cellules souches adultes peuvent se différencier vers d'autres types cellulaires complètement différents". La découverte a été confirmée par les résultats récents d'une étude italo-américaine effectuée par le Stem Cell Research Institute de Milan et révélant la possibilité de transformer des cellules cérébrales adultes en cellules musculaires. Bien que cette nouvelle technologie semble résoudre le problème éthique posé par l'usage des cellules souches embryonnaires, il devenait difficile de freiner la surenchère dans le domaine de la recherche sur l'embryon.

II - Une ouverture de la recherche sur l'embryon dans la loi du 6 août 2004

L'embryon objet de recherche

Le Comité Consultatif National d'Ethique dans un avis de juin 1998, le Conseil d'Etat dans un rapport de février 1999, l'Académie Nationale de Médecine ont préconisé l'autorisation de ces recherches dans certaines conditions : les géniteurs devront donner leur consentement et les embryons surnuméraires utilisés ne pourront plus être transférés. Ils ont toutefois exprimé leur souhait de voir maintenues les interdictions du clonage reproductif et de la constitution d'embryons aux fins de recherche. Tout en réaffirmant l'interdiction de la recherche sur l'embryon, la loi nouvelle autorise, pendant cinq ans, certaines recherches permettant des progrès thérapeutiques majeurs. Ces recherches pourront intervenir sur les embryons dépourvus de projet parental avec le consentement du couple. Des recherches pourront également être pratiquées sur les embryons non congélés, lors d'une fécondation in vitro et sur les embryons non transférés après diagnostic pré-implantatoire. Les protocoles devront être autorisés par l'Agence de la biomédecine. Ces dispositions nécessitant la parution d'un décret en Conseil d'Etat, le législateur accorde aux ministres de la santé et de la recherche le pouvoir d'autoriser l'importation de cellules souches embryonnaires, à titre transitoire, après avis d'un comité ad hoc. Ces dispositions sont destinées à permettre aux chercheurs français de répondre aux appels à projets lancés par la Commission européenne.

Le clonage humain

La loi du 6 août 2004 relative à la bioéthique a mis en oeuvre un dispositif pénal impressionnant à l'encontre du clonage humain reproductif considéré comme un crime contre l'espèce humaine, puni de trente ans de réclusion criminelle, ou selon les circonstances, de réclusion à perpétuité. Quant au clonage thérapeutique autorisé en Grande-Bretagne et en Belgique, il a donné lieu à des débats au Parlement. Dans la loi actuelle, le clonage thérapeutique est un délit puni de 7 ans d'emprisonnement et de 100.000 euros d'amende.